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PONTFAVERGER
Dès le 2 Septembre 1914, un mois après la déclaration de guerre le XIIème corps de la 3ème Armée commandée par le Général Baron Von Hausen envahit le village.
C'est le début de l'occupation et de la misère.
Il ne reste que huit cents habitants à la fin de l'année 1914.
C'est une gêne pour l'armée allemande.
Le 4 avril 1915, trois cents personnes sont envoyées dans la Meuse et dans l'Aisne.
Les allemands ont édité de très nombreuses cartes postales des pays occupés.
Elles servaient aux soldats pour écrire à leur famille.
Se souvenant des récits d'atrocités prussiennes de la guerre 1870, beaucoup de Pontfabriciens se sauvent en Août 1914 avant l'arrivée de l'ennemi en laissant derrière eux presque tous leurs biens sur place.
Ils partent à pied, en chariot, en trains, venant gonfler les convois d'émigrés ardennais.
Certains partis tardivement se font rattraper par les troupes allemandes et préfèrent rentrer au village retrouver leurs biens et leurs bêtes.
La vie quotidienne continue avec ses difficultés, ses appels journaliers, ses corvées. Les Pontfabriciens considèrent les allemands comme des intrus et ces derniers agissent en terrain conquis.
"Nous sommes propriétaires de vos biens, de vos récoltes et de vos animaux. Nous vous en laissons provisoirement l'usage." Dira un officier allemand.
Un autre dira : "La première priorité est pour l'armée allemande, la seconde aussi, la troisième également."
Le tambour municipal annonce les arrêtés de la mairie et aussi les nombreux messages de la "Kommandantur".
Surveillé par les allemands, à la fin de son circuit il annonça : "Ce soir à 8h tous les allemands devront quitter le village".
Sachant que cette audace tenait certainement aux quelques verres que les habitants lui offrait sur le parcours, les allemands prirent le parti d'en rire et il ne fut pas inquiété.
La guerre s'intensifie au fil des mois et les départs des civils sont de plus en plus nombreux. Il ne reste pratiquement plus personne au moment de l'offensive française d'avril 1917 pour la reconquête des Monts de Champagne.
Entre 1917 et 1918 le village est systématiquement bombardé par l'artillerie française cantonnée aux environs de Prosnes.
Les soldats qui décédaient dans l'hospital n°1 (usine Nouvion) étaient enterrés de l'autre côté de la Suippe, au fond du parc de la perception, rue St Brice. Maintenant parc municipal.
Ce petit monument que l'on voit sur les deux photos a été retrouvé dans ce parc, restauré et reposé dans le cimetière allemand le 19.08.1986.
Les ruines de cette église resterons encore longtemps debout.
C'était un beau terrain de jeux pour les gamins du village.
Prenant conscience de la dangerosité des lieux la municipalité a vendu ces vestiges vers 1960 à une personne qui les a démolis pour en récupérer les pierres.
Quelques pierres des piliers ont été récupérées et reposées dans le parc communal.
La pierre d'autel de l'église actuelle vient aussi de cette église.
C'est maintenant une maison particulère qui est à l'emplacement de l'église St Brice.
11 Novembre 1918 la guerre est finie.
C'est l'armistice. 1919 les Pontfabriciens reviennent mais rares sont ceux qui ont encore un toit.
On installe des baraquements en bois pour se loger provisoirement et pour les commerces.
Certains de ces baraquements resteront longtemps.
Une souscription est lancée pour l'édification d'un monument aux morts en 1923, il sera inauguré en 1925 devant une foule nombreuse.
Les noms des soixante et onze soldats et des six civils tués pendant ces quatre années sont gravés sur les faces de ce monument.
vingt-cinq ans plus tard seront gravés les noms de trois soldats et un F.F.I. Tués pendant la guerre 39/45 ainsi que sept civils. Puis deux soldats de la guerre d'Indochine et enfin un soldat de la guerre d'Algérie.
1995, la municipalité décide d'inscrire sur ce monument les noms des cinq soldats de Moronvilliers morts pour la France et celui d'un civil. Ainsi ils sont énoncés également sur la longue liste de "l'Appel aux Morts" tous les ans lors de la cérémonie du 11 Novembre.
Résumé par Gabriel LHOTTE