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WARMERIVILLE

 

La "Grande Guerre" de 1914-1918
Alors que les hostilités ont commencées début Aout 1914 en France, la guerre touche rapidement le village de Warmeriville: les Allemands, tenus en échec sur la Marne, battent en retraite dans les villages situés au Nord de Reims.
     A cette époque Warmeriville est un bourg industrialisé qui abrite environ 2000 habitants autour de ses 2 usines textiles (Harmel et Simonnet).
     Le 2 septembre 1914, l’alarme est sonnée: les Allemands arrivent des Ardennes, d’autres remontent de la Marne. Les habitants fuient, mais ils sont pris en tenaille et rentrent se réfugier chez eux. Ils sont alors évacués sur Reims pour leur sécurité. 
    Dès le 4 septembre, les Allemands s'installent au Val des Bois. Des infirmières de la Croix Rouge allemande viennent nettoyer et réaménager les maisons réquisitionnées pour loger les soldats allemands dans des « soldatenheim ». Les soldats disposent de réfectoires, de salles de repos et peuvent se distraire au ping-pong ou au billard.
     Mais Reims est copieusement bombardée par l’artillerie allemande et dés le 5 septembre les habitants regagnent leurs foyers. 
A partir du samedi 12 septembre, l’Etat-major allemand s’installe dans les "maisons patronales" des familles Harmel et Simonnet.
Le 24 septembre commence une série de bombardements aériens.
     Tout le monde à Warmeriville espère que la situation est provisoire car des mesures coercitives sont prises contre les habitants par les Allemands qui veulent consolider leurs arrières. Les réquisitions sont extrêmement sévères.  La commune représentée par les frères Harmel doit procéder à la municipalisation des commerces et aux bons communaux qui vont remplacer la monnaie. La ville crée son propre moulin.
     Peu à peu la vie s’organise jusqu’au printemps 1915 où tout bascule avec l'arrivée du 10e régiment de l’Armée Allemande qui remplace le 6e. Le nouveau commandant est intraitable et confisque les terres, le moulin, les usines, les récoltes et le bétail. Tous les hommes et les enfants sont mis au travail forcé. Le Maire Mr Maurice Harmel est emprisonné. 639 personnes (femmes, enfants vieillards) sont expulsées et jetées sur les routes de l’exode. Des 2000 habitants au début de la guerre, il en reste à peine 1200.
     Léon Harmel est nommé Maire par la Kommandantur.  Il est obligé d’assister à la corvée du matin et de présenter un rapport tous les soirs. Les maisons de Warmeriville sont transformées en quartier militaire.
     A compter du 1er octobre 1915, les rues de Warmeriville portent des noms allemands avec une nouvelle numérotation: "Banhof Strasse" pour la rue de la Gare ou "Breslauer Strasse" pour la rue des Marais par exemple.
La Kommandantur se trouve à la place de la pharmacie actuelle, la filature abrite un atelier de réparation des canons et les officiers logent dans les maisons patronales. A Ragonet dans les anciens ateliers de l’usine Simonet est installée la boucherie militaire. A l’angle du parc de l’école du Val des Bois se trouvent le Kasino des officiers, les bains et une imprimerie. La mairie actuelle est un centre de soins.
Les villageois se terrent dans une résistance passive: interdiction de sortir du village, couvre feu, affichage de son nom sur la porte… Pendant tous ces mois, la nourriture se négocie très chère avec les Allemands, les usines tournent au ralenti, faute de matière et Warmeriville frôle la disette.
Les combats s’intensifient surtout du 8 au 10 septembre 1915. Dès le 20 octobre, 330 prisonniers français sont enfermés dans l’usine Harmel.
     L’Hiver 1916-1917, les Allemands entament une guerre d’usure avec les habitants. Léon Harmel démissionne malgré le refus de la Kommandantur. C’est Léon. Loth qui sera nommé Maire jusqu’à son retour. Le village est totalement évacué le 22 mars 1917 où la militarisation est totale. Les habitants attendront alors deux ans avant de rentrer.
     Warmeriville sera libéré par la troisième division coloniale le 11 octobre 1918. Avant de se retirer, les Allemands font sauter les bâtiments de l’usine Harmel, chapelle comprise. Tout reste à reconstruire.

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