Mémoires des Monts de Champagne

Manifestations à venir

Exposition sur l'année 1914

Detail


Extrait de l'Illustration du 4 Aoùt 1917 N°3883.

 

 

Moronvilliers, un beau nom de victoire qui vient se joindre, sinon aux noms libérateurs de la Marne, des Flandres, de Verdun, de la Somme, du, moins à ceux qui résument une heureuse opération à objectif limité, comme la victoire de Douaumont-Vaux (21 octobre-3 novembre 1916), comme celle de Louvemont-Bezonvaux (15 décembre 1916).

 

Le massif de Moronvilliers est une formidable forteresse qui, à l’Est de Reims, domine, surveille et barre les plaines de Châlons. On peut dire : la prise du massif de Moronvilliers, car ce lut un véritable siège. Préparée longtemps à l’avance, patiemment d’abord, puis avec une tranquille et savante audace par le général Pétain, qui commandait alors le groupe des Armées du Centre et à qui succéda le général Fayolle lorsque le général Pétain lut nommé chef d’état-major général, puis généralissime, l’opération a été exécutée par le général Anthoine, commandant la IVe Armée. Elle se relie à l’ensemble des offensives convergentes entreprises au mois d’avril par les armées britannique et française, l’une entre Givenchy et Quéant, l’autre sur l’Aisne et en Champagne, et de ces offensives convergentes elle a été, du côté français, l’opération la mieux établie en même temps que la moins coûteuse.


Sans doute, aucun épisode de la guerre ne peut-il être détaché sans qu’on risque de perdre de vue le but général ; cependant, il est aisé de présenter à part cette bataille de Moronvilliers qui, entre le 17 avril et le 20 mai, au prix de pertes relativement peu élevées, nous a valu la conquête du massif et le dégagement des plaines de la Champagne.

 

 

Un journal anglais commentant la dernière offensive anglo-française rappelait qu’après la Marne la ligne occupée par les Allemands sur le front occidental présentait une ligne ininterrompue d’observatoires, commençant à Notre-Dame-de-Lorette et s’étendant par Vimy, le Chemin des Dames, Moronvilliers, Montfaucon et les Eparges jusqu’à l’Hartmannswillerkopf, et que deux tiers au moins des batailles livrées depuis septembre 1914 ont eu pour objet l’occupation de ces points d’observation qui sont maintenant presque tous entre les mains des Français et des Anglais.
La bataille de Moronvilliers est une de ces batailles d’observatoires.
Avant qu’elle fût gagnée, aucun mouvement, aucun travail ne pouvaient s’accomplir dans la plaine de Mourmelon et du camp de Châlons sans risquer d’être surpris par les Allemands ; toute cette vaste région était pour ainsi dire sous leur dépendance, soumise à la servitude de leurs vues ; on petit imaginer aisément la gêne, la contrainte imposées à toutes nos organisations et préparations. De plus, la possession du massif de Moronvilliers et de toutes ses pentes Sud fournissait à l’ennemi une excellente base de départ au cas où il tenterait de reprendre un jour, sur Châlons, la marche interrompue si brusquement en septembre 1914 par la victoire de la Marne. Enfin, elle semblait lui garantir, a lui-même, la sécurité en couvrant la vallée de la Suippe. Comment oserait-on se porter contre une telle muraille ? Il ne pouvait guère imaginer manoeuvre d’une telle hardiesse.

 

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